La face cachée du web : quand la technologie ouvre la voie aux trafics d’êtres humains

La face cachée du web : quand la technologie ouvre la voie aux trafics d’êtres humains

28 mars 2024 0 Par Solène W.

Internet et les nouvelles technologies ont révolutionné notre quotidien en nous facilitant la vie à bien des égards. Mais cette même toile mondiale recèle également une face sombre, terrain propice aux activités criminelles les plus sordides. Parmi elles, la traite d’êtres humains, fléau mondial qui prend un visage nouveau, amplifié par les outils numériques. Un phénomène insidieux, mais bien réel, qui se joue dans l’ombre des écrans et des réseaux clandestins.

L’eldorado virtuel des prédateurs sexuels 

Dans les tréfonds d’internet, une industrie migratoire du sexe très lucrative s’est développée, orchestrée par des organisations criminelles sans scrupules. Sur les plateformes de petites annonces, des milliers de profils douteux proposent des « services » d’un tout autre ordre que le simple massage.   

Voici une vidéo relatant ces faits :

Derrière ces annonces en apparence banales se cachent bien souvent de véritables filières d’exploitation sexuelle où des êtres humains, principalement des femmes et des mineurs, sont traités comme des marchandises. Un business sombre qui prospère dans l’anonymat du web.

Messageries cryptées et réseaux clandestins

Si le darkweb concentre une grande partie du trafic d’êtres humains, les réseaux sociaux classiques et les applications de messagerie ne sont pas en reste. À l’abri des regards indiscrets, de véritables communautés underground d’acheteurs et de vendeurs d’esclaves sexuels ou de migrants illégaux se sont constituées.

Ces places de marché virtuelles hautement codées utilisent les moyens les plus sophistiqués pour brouiller les pistes et échanger en toute impunité. Un défi de taille pour les forces de l’ordre qui peinent à démanteler ces réseaux criminels insaisissables.  

Ubérisation et livraison à domicile d’êtres humains

Effet pervers de l’économie de plateforme, le modèle du travail à la tâche a été dévoyé de la pire des manières. Désormais, certaines applications underground permettent de réserver et de se faire livrer à domicile… des êtres humains réduits en quasi-esclavage.

Femmes de ménage, gardes d’enfants, escorts, ouvriers agricoles… Autant de « services » proposés à moindre coût par des intermédiaires véreux qui exploitent de la main-d’œuvre étrangère en situation très précaire. Répondre à un besoin en un clic, quitte à sacrifier la dignité humaine.

Les cryptomonnaies, nouveau nerf de la guerre

Largement adoptés par les organisations criminelles, les paiements en cryptomonnaies décentralisées comme le bitcoin facilitent grandement les transactions illégales liées à la traite d’êtres humains. Ils permettent aux trafiquants de blanchir leurs revenus illicites et de dissimuler leurs traces.

Sans contrôle central, ces systèmes parallèles offrent un excellent moyen de contourner le circuit bancaire traditionnel et d’opérer dans l’ombre. Une parade supplémentaire pour ces malfrats qui tirent profit de la vulnérabilité de leurs victimes. 

Cybercriminalité, le maillon fort des trafics humains

Hackers, rançongiciels, chevaux de Troie… La cybercriminalité est l’alliée des réseaux de traite des êtres humains. En paralysant des systèmes informatiques d’entreprises ou de particuliers, les pirates peuvent exercer un redoutable chantage numérique. 

Leur mode opératoire ? Dérober et menacer de diffuser des données sensibles, des informations financières ou du contenu compromettant, à moins d’obtenir une rançon… sous forme de services sexuels ou de main-d’œuvre contrainte. Le hameçonnage numérique au service d’un odieux trafic en ligne.