Elodie Alauzet signe le début d’une prometteuse carrière de romancière avec Le Maître Golem

Elodie Alauzet signe le début d’une prometteuse carrière de romancière avec Le Maître Golem

13 novembre 2023 0 Par Solène W.

Suite à des années consacrées à travailler sa plume dans l’ombre de son quotidien à travers différents formats, l’autrice bretonne Elodie Alauzet dévoile une première œuvre au grand public. Afin de saluer cette première publication emplie d’atouts littéraires, nous nous sommes entretenus avec cette écrivaine en devenir.

 

Le Maître Golem (Librinova, 2021) est une saga dans le genre médiéval fantastique où la précision des détails dans le récit et l’univers original qui y est développé exacerbera, à n’en pas douter, l’imagination des amateurs et amatrices les plus férus de ce genre littéraire toujours si populaire. On y suit le jeune Simon, orphelin recueilli dans les rues du village d’Oton par David, maître tailleur de pierre de cette bourgade de pêcheurs. Le destin du jeune homme, qu’il cherche néanmoins à fuir par crainte de l’inconnu, semble tout à fait prometteur en raison de sa dextérité dans l’art de la sculpture et lui réserve surprises et péripéties extraordinaires qu’il n’aurait pour le moins jamais pu imaginer. Contraint de quitter son quotidien pour la capitale royale White Falls, son aventure va lui donner à découvrir des pouvoirs jusque-là insoupçonnés.

Pourriez-vous présenter votre parcours d’autrice et comment cette histoire a-t-elle germée dans votre esprit ?

Cela a débuté durant mes études, j’ai eu deux professeures de français dans ma vie qui m’ont mis le pied à l’étrier. Au collège, l’une d’entre elles m’a initiée puisqu’elle nous donnait à rédiger énormément de rédaction en vue du DMD. Je me suis assez rapidement prise au jeu et ça a perduré au lycée avec une autre professeure de français qui m’a énormément encouragée. C’est ainsi que je me suis mise à écrire sans cesse. J’ai alors continué seule, sur des textes libres, en m’exerçant notamment à la poésie, aux petites nouvelles puis, je me suis attaqué à des romans entiers que je n’ai jamais publiés mais qui ont contribué à affiner ma plume, à me créer un style.

Cette histoire-là existe depuis quelques années. J’avais dans l’idée d’écrire sur un maître Golem, quelqu’un qui sait manier la pierre. Simon existe depuis des années dans ma tête mais je n’avais pas de trame, pas de fil rouge, rien du tout. Je l’imaginais, seulement lui, orphelin, avec ces pouvoirs-là. Il y a eu un déclic après la pandémie. Je fais partie des gens qui ont très mal vécu l’enfermement des confinements. C’est là que ça a commencé à germer et que j’ai débuté l’écriture de cette histoire qui a vu le jour en mai 2021.

Pourriez-vous brièvement expliquer l’univers de votre ouvrage pour nos lecteurs et lectrices ?

C’est un univers médiéval fantastique qui se déroule au royaume de Kalhem que j’ai entièrement inventé. La magie y est prohibée et où on retrouve Simon, notre jeune orphelin, apprenti tailleur de pierre, qui a un véritable don pour la sculpture et qui, du jour au lendemain, va se découvrir par le plus grand des hasards, le talent d’animer cette matière. Comme c’est un garçon plutôt timide, réservé et qui surtout a extrêmement peur que l’on découvre son pouvoir, il va le cacher et n’en parler à personne. Ses talents de sculpteur vont être repérés par un riche marchand venu de la ville. Il trouve fascinant le travail de Simon et lui demande de le rejoindre à White Falls. C’est là où tout va démarrer parce que, peu de temps avant d’arriver dans la capitale royale, le village où Simon s’installe pour une nuit va se retrouver totalement ravagé. Il sera le seul survivant.

Pourquoi avoir choisi cette époque ? Le Moyen Âge vous fait-il particulièrement rêver ?

J’aime bien, je ne sais pas pourquoi, c’est un univers qui m’attire.

Vous habitez en Bretagne. La spiritualité et les légendes bretonnes vous ont-elles bercée dans votre enfance ? Cela a-t-il influé sur votre inspiration ?

Je pense un petit peu, oui. Mon père habite à côté de la ville de Paimpont d’où provient toute la légende de Brocéliande. Lorsque j’étais petite, il m’emmenait très souvent là-bas où j’ai découvert les légendes du roi Arthur, de Merlin. On allait visiter son tombeau et l’Arbre d’Or. Il s’agit d’un lieu tout particulier que j’aime énormément, donc oui c’est fort possible que cela m’ait inspirée.

Y a-t-il des ouvrages, films, séries qui ont également contribué à forger votre imagination ? Qu’en est-il du mythe du golem dans la mythologie juive ?

Je ne connais que très brièvement le mythe du golem, je ne m’y suis absolument pas plongée.

Par contre, Game of Thrones a stimulé mon imagination. Je n’ai pas encore lu les livres, ils sont dans ma bibliothèque, mais j’ai commencé à dévorer la série lorsque les épisodes sortaient. À ce moment, l’histoire du Maître Golem a un peu commencé à germer dans mon esprit. La saga des Chevaliers d’Émeraude y a également participé.

On ressent chez vos personnages l’angoisse de partir vivre sa vie ailleurs. Considérez-vous qu’il est important de quitter son lieu de vie, ses attaches, sa zone de confort pour réaliser ses aspirations voire sa destinée ?

Je pense que oui et pourtant je suis très mal placée pour en parler. Quitter ma zone de confort, je n’aime pas ça non plus. Je pense néanmoins que si je n’étais pas sortie, au fil des années, de ma zone de confort à certains moments de ma vie, j’aurais des regrets aujourd’hui. Il faut savoir prendre des risques, aller vers l’inconnu. Évidemment, parfois on peut le regretter, mais je pense que le plus souvent ça sert d’expérience et c’est très important d’être capable de le faire.

Vous vous attachez à décrire de nombreux détails, qu’il s’agisse des décors, des états d’esprit ou même de la vie sexuelle de certains protagonistes. En quoi est-ce important pour vous d’être aussi précise dans votre histoire ?

Je pense qu’il faut pouvoir amener le lecteur ou la lectrice à être en capacité de s’imaginer les décors, les lieux de vie, les modes de vie sans pour autant trop en dire. Il faut quand même laisser leur esprit visualiser les personnages ou les paysages selon leur propre interprétation.

On dit qu’il y a toujours une part autobiographique dans un texte. Quelle est-elle ici ? Y a-t-il un personnage qui se rapproche le plus de vous-même ?

Dans les faits, je pense que je me retrouve un petit peu dans les trois principaux. Qu’il s’agisse de Simon avec sa peur de l’inconnu, Lucrezia qui a un très fort caractère ou la reine Bree qui a ce besoin de fédérer.

Sans spoiler, que pouvez-vous dire sur le prochain tome afin d’amener les lecteurs et lectrices à continuer votre saga ?

Dans le prochain tome, nous aurons énormément de réponses, de nouvelles questions et beaucoup d’action. Une partie se déroule dans le sud puisque c’est la suite logique et on repart ensuite à White Falls. L’intrigue se déroulera principalement entre ces deux endroits.

Quand sortira-t-il ?

Le tome 2 est terminé. Il devrait sortir en décembre.

Combien de tomes y aura-t-il ?

Au moins trois. Je n’écarte pas un quatrième parce qu’avec toutes les idées que j’ai, je me dis qu’il sera peut-être compliqué de tout intégrer dans un troisième tome.

Michel-Angelo