Lidjo revient sur la genèse de sa saga Parmi Nous avec Premier Assaut

Lidjo revient sur la genèse de sa saga Parmi Nous avec Premier Assaut

2 novembre 2023 0 Par Solène W.

En 2019, l’auteur Lidjo dévoile Hello World, un premier roman de science-fiction qui vient ouvrir sa saga Parmi Nous. Son préquel, sorti au printemps dernier, peaufine la trame imaginée et vient solidifier les fondements d’une œuvre qui devrait s’achever au cinquième volume. Rencontre avec cet écrivain en devenir qui s’applique à jongler entre sa carrière professionnelle de commercial le jour et ses aspirations littéraires de nuit.

Dans la grande lignée des histoires d’invasions terrestres menées par des êtres issus d’univers intergalactiques, celui qui écrit sous le nom de plume Lidjo tente avec sa saga Parmi Nous de concevoir un scénario qu’il considère comme potentiellement probable à l’avenir. Dans ce tome 0, intitulé Premier Assaut, le lecteur suit en parallèle la carrière et les mésaventures d’Axel, un jeune militaire résilient du corps de la Légion étrangère, ainsi que l’exil et les tribulations sur notre planète de Mylo Del Layo, dignitaire de la famille royale de Zandac, frère de la princesse héritière Nao. Mais ce n’est pas pour autant que les intentions de ces visiteurs anthropomorphes venus des confins de l’univers demeurent bienveillantes. Cette princesse, qui s’est unie par la chair avec un homme sur la planète bleue, cherche désormais à soumettre ses ressortissants pour intégrer sa conquête à l’empire de Zandac avant son accession au trône.

Pourriez-vous présenter votre parcours d’auteur et ce qui vous a amené à écrire ce livre ?

J’en suis à mon deuxième roman d’une saga de science-fiction. C’est le fruit d’une curiosité en ce qui concerne la conquête de l’espace et la vie extraterrestre de manière générale.

Comment arrivez-vous à concilier votre vie professionnelle et votre carrière d’écrivain en parallèle ?

Grâce à beaucoup d’organisation et à une compagne formidable. J’écris quand je rentre du travail, tard le soir ainsi que le week-end quand le petit est couché et ne va pas gambader partout.

Pourriez-vous présenter brièvement pour nos lecteurs l’histoire et l’univers de votre saga ?

Parmi nous est une saga qui vise à nous projeter dans un futur réaliste où la vie sur Terre est le fruit d’une intervention extraterrestre. À travers plusieurs tomes la saga va nous montrer comment les extraterrestres se sont intéressés à la Terre, comment l’humanité va réagir à ces contacts et quelle sera l’issue des interactions entre les Terriens et ces voyageurs de l’espace.

Vous parlez de futur réaliste, considérez-vous votre ouvrage comme un roman d’anticipation ?

J’espère que non parce que certaines situations sont parfois un peu tristes [rires] mais en étant pragmatique, oui, on peut dire que c’est de l’anticipation. Pour moi, le but est que les lecteurs puissent comprendre que cette histoire se base vraiment sur des éléments réalistes.

Comment cette intrigue et ses rebondissements ont-ils germés dans votre esprit ?

Pour être franc, l’histoire est issue d’un long processus. Depuis 2014, je réfléchissais à écrire un roman autour de la science-fiction puisque le domaine m’a toujours passionné. De par l’actualité, ma curiosité, mes lectures, les séries ou films que je regarde, l’intrigue a commencé à germer dans mon esprit jusqu’à ce que je puisse la formaliser dans des livres.

Dans ce cas, quels sont les livres, bds, films ou séries qui vous ont particulièrement inspiré ?

Les univers de Battlestar Galactica ou Babylon 5 y ont participé. Un peu moins Star Wars parce que, en toute franchise, je préfère Star Trek. Avec l’actuelle conquête de l’espace par Elon Musk et Jeff Bezos, l’actualité a aussi contribué ma réflexion autour de cette histoire.

On dit que dans toute œuvre il y a une part autobiographique. Avez-vous des points communs avec Axel, le personnage principal de votre roman ?

Il y a la détermination. Je suis quelqu’un d’assez combatif dans le sens où je crois qu’il faut mouiller le maillot pour atteindre ses objectifs. Je pense que c’est le gros point commun que j’ai avec le personnage principal. Mais ça s’arrêtera là. À un moment, j’ai été tenté de rejoindre l’armée mais je ne me suis pas senti d’avoir à suivre mécaniquement des ordres sans mon mot à dire.

Pensez-vous que la vie humaine existe sur d’autres planètes à l’instar de votre ouvrage ?

Oui, totalement, j’ai du mal à croire qu’on soit tout seul dans un univers aussi vaste. Avec tout ce que les recherches scientifiques nous enseignent ou ce que les télescopes comme James Webb nous envoient comme images, je reste sceptique à l’idée que dans tout cet amas de galaxies et de systèmes planétaires on soit tout seul. Peut-être que nos voisins sont loin. Ils seraient venus il y a très longtemps mais la distance pour rentrer chez eux et revenir nécessiterait potentiellement des siècles.

J’ai la naïveté de croire que c’est beaucoup plus un temps de transport qui est long de leur côté plutôt qu’un désintérêt. Si ça se trouve, ils ont des technologies qui leur permettent aussi de voyager vite mais peut-être insuffisamment pour nous rejoindre en un claquement de doigt. Je pense que c’est beaucoup plus une question de timing qu’autre chose. D’ailleurs, il y a certaines études qui indiquent que d’ici les cinquante prochaines années normalement, si tout se passe bien, il devrait y avoir un contact. À moins qu’il ait déjà eu lieu et que l’on ne nous ait rien dit mais, ça, c’est un autre débat [rires].

Est-ce que comme dans votre ouvrage ces formes de vie seraient semblables à des êtres humains ?

Idéalement, oui. On a toujours tendance à se dire que le créateur nous fait à son image, naïvement peut-être. Après, je pense qu’il existe d’autres formes de vie que les bipèdes. Qu’il y ait d’autres formes de vie humaines, ça, personnellement, j’en suis convaincu, mais je crois aussi qu’il existe d’autres formes de vie comme on peut le voir dans certains films : des humanoïdes, des gaz intelligents, qui sait, pourquoi pas même des reptiles tant qu’on y est. En tout cas, en ce qui concerne la Terre, on est basés sur une forme de vie extraterrestre qui nous a créé à son image et qui doit forcément côtoyer d’autres espèces à travers l’univers.

Viendront-ils un jour envahir la Terre ou du moins la visiter, si ce n’est déjà le cas ?

J’ai du mal à croire, quand on voit l’actualité sur notre planète, que les extraterrestres apparaîtraient uniquement pour se balader. Je pense qu’à un moment donné ils viendront mais je ne pense pas que ce sera juste pour du tourisme.

Votre ouvrage semble plutôt critique envers la politique extérieure française. Est-ce votre avis ? Pourquoi ?

Personnellement je ne le trouve pas critique. J’ai un point de vue qui est assez varié. Je ne dis pas que c’est mal d’intervenir à l’extérieur, ça fait sens d’apporter un soutien face à certaines organisations qui n’ont pas une vision très humaniste de la société en général. Il y a certains passages où je suis un peu taquin mais le but n’était pas d’attaquer la politique étrangère française.

Quand on est un peu curieux, on se rend compte que certaines compagnies pétrolières ont participé, ou du moins semblent avoir contribué, à l’enrichissement de certains présidents africains. À partir de là, je me suis permis de légèrement forcer le trait par rapport à quelques personnages.

Les milices armées sont également très présentes dans votre histoire, cela rebondit avec l’actualité. Pensez-vous qu’elles supplanteront les armées nationales d’ici la fin de la décennie ?

D’ici la fin de la décennie je dirais que non, d’ici la fin du siècle oui. Je pense qu’il est trop tôt pour dire que les armées classiques seront déclassées mais, à l’avenir, quand on voit le poids qu’ont les milices privées il risque d’augmenter d’une manière ou d’une autre.

Pourquoi avoir écrit le préquel de votre premier roman plutôt que sa suite ?

J’étais en train de relire la suite puisque, pour être totalement transparent, elle est déjà écrite, et je me suis rendu compte qu’il y avait certains points utiles à la compréhension qu’il fallait que je partage aux lecteurs. Alors très clairement, à un moment, je me suis demandé si j’allais intégrer des rappels au passé dans le tome 2. Je me suis dit néanmoins que cela semblait plus pertinent d’écrire un préquel propre et pouvoir en ce sens continuer à finaliser la suite tranquillement sans craindre que les lecteurs se perdent dans certains raccourcis ou formulations.

Justement le tome 2, quand sortira-t-il ?

Bonne question [rires]. Il m’a fallu quatre ans pour le préquel. On va dire que le maximum que je me donne c’est quatre ans pour le tome 2. J’ai un côté perfectionniste et j’ai la chance de travailler avec certains professionnels qui ont un regard très critique. Cela me challenge et me permet d’apercevoir certains angles morts à côté desquels je risquais de passer. Le tome 2 devrait donc sortir au plus tard en 2027. Il n’y a cependant aucun lien avec une élection [rires].

Combien de tomes visez-vous pour cette saga ?

Je vise cinq tomes avec un dénouement à la fin. J’ai la chance d’avoir dans ma tête les grandes lignes qui mènent à la fin de l’histoire. C’est juste que je n’ai pas encore commencé l’écriture des prochains livres. J’ai seulement couché quelques lignes qui tracent le scénario de ce qui va se dérouler.

Avez-vous d’autres projets d’écriture en parallèle ?

Pour être franc, oui. Quand on lit le tome 0, on se rend compte qu’il y a un côté un peu thriller, un peu enquête. Je me demande si, lorsque j’aurais fini la saga, je ne tenterai pas de passer sur un thriller. Voilà, c’est une petite réflexion que j’ai en parallèle depuis que j’ai lancé le livre. Je finirai néanmoins la saga Parmi nous avant de débuter un autre projet littéraire à moins que l’inspiration ne m’alpague et que je ne m’amuse à composer les deux en même temps.

Michel-Angelo