L’instinct du sens de Philippe Barbaud : découvrez l’histoire de l’homme au travers du langage !

L’évolution de l’homme est un sujet passionnant. Et si la plupart des scientifiques se sont concentrés sur des domaines bien spécifiques, Philippe Barbaud, un linguiste, a axé ses recherches sur le langage de l’homme à travers l’histoire. C’est d’ailleurs ce qu’il aborde dans le livre « L’instinct du sens ».

Les preuves de l’évolution des primates et de l’homme proviennent principalement de l’anatomie comparée et des archives fossiles. Cependant depuis les années 1960, des preuves moléculaires et biochimiques ont été de plus en plus utilisées pour délimiter les relations phylogénétiques entre les espèces vivantes et diverses populations humaines. Dans ce livre, l’approche est cependant différente, car il ne dissocie pas le langage de l’anatomie et du comportement animal. Transformations anatomiques sont liées à la préhistoire de la parole.

Le moment où nous nos ancêtres ont commencé à parler

Il y a environ 1,75 million d’années, nos ancêtres humains ont réalisé une « percée technologique ». Ils ont commencé à fabriquer des haches en pierre d’une manière qui nécessitait plus de planification et de précision. Et près de 2,5 millions d’années avant J.C, les hommes vivant en Afrique ont déjà commencé à parler. Savoir quand nos ancêtres ont commencé à parler est une question difficile. C’est très différent de la recherche sur les origines de la bipédie, où les organes squelettiques peuvent révéler des indices clés. Les organes de la parole ne se fossilisent pas et il est difficile de relier les artefacts aux premières paroles.

Ci-dessous une vidéo d’introduction du livre évoquant ces points :

Par ailleurs, les transformations physiologiques et anatomiques peuvent nous aider à mieux comprendre l’évolution du langage humain. Les modifications irréversibles du tractus vocal ont été le résultat des transformations anatomiques de l’être humain, notamment l’habituation à la station debout. De nombreux fossiles d’hominidés datent de 2,4 et 4 millions d’années.

Presque tous ont des os et des membres évoquant de bipédie. Ils ont aussi des molaires qui possèdent des couches d’email épaisses et classées comme « grandes » selon les normes des humains modernes et des singes. Ces changements vont provoquer une distorsion entre les réflexes largement innés du langage animal et une capacité nouvelle à produire des sons. Et grâce à ces sons, nos ancêtres ont pu trouver un nouveau moyen de communiquer et de donner du sens à ce qui les entoure.

Le sens joue un rôle important

Chercher à donner du sens aux choses a eu un impact majeur sur la manière dont nos ancêtres ont communiqué entre eux. Seule l’espèce humaine a réussi à élaborer une telle approche au cours de son évolution. Le langage a pour but de donner du sens. Il a donc permis à l’être humain de communiquer via la parole. Le processus évolutionnaire ayant aidé les présapiens à devenir des sujets parlants est celui de l’exaptation. Et comme indiqué au tout début, entreprendre des projets de « bricolage » a été leur processus d’exaptation.

L’émergence de l’articulation de la parole a ainsi eu lieu près de 2,5 millions d’années avant J.C, avec la prise de conscience de soi par le corps. Pour les présapiens, l’utilisation d’outils de bricolage n’était pas une nouveauté. Mais la répétition des gestes a été à l’origine de nombreuses blessures. Ainsi, il était essentiel pour l’être humain de s’adapter et de communiquer afin de mieux se comprendre et donner du sens à ce qu’ils étaient en train de réaliser. Cette évolution est mise à l’honneur dans le livre de Philippe Barbaud qui essaie de nous faire découvrir l’histoire de l’homme au travers du langage.